Henri Hierholz avait installé un télescope de Dobson, du nom d’un moine californien ayant commencé à construire ses télescopes dans un monastère védiste ainsi qu’un télescope à monture équatoriale allemande. Personnage éminemment sympathique et passionné, intarissable autant sur le sujet des astres que sur la construction de son matériel, Henri Hierholz a donné moult détails sur la façon dont il a construit le télescope de Dopson.
En voyant cette construction on s’interroge. Mais comme John Dopson, Henri Hierholz a construit son télescope de toutes pièces et il est allé à l’essentiel. L’objectif étant d’avoir un télescope de grand diamètre pour un coût raisonnable. Évidemment notre astronome n’a pas choisi la facilité car vu la taille, aucun fabriquant ne peut fournir de miroir concave aussi grand qui dans tous les cas serait excessivement cher. Henri Hierholz a donc fabriqué et poli son miroir à la main ainsi que tout le reste du télescope, «environ un an de travail», explique-t-il. Mais qu’à cela ne tienne, son miroir est en quartz avec une précision de 1/11e de micron et permet l’observation du ciel profond en visuel. La principale difficulté de réalisation tient dans la bonne définition du rapport rigidité/poids, d’une part dans la structure mais aussi dans sa partie optique. Son deuxième télescope sur monture équatoriale allemande dont le dispositif comporte un axe parallèle à l’axe de rotation terrestre permet de suivre un astre lors de son parcours dans la voûte céleste. À l’œil nu le phénomène n’est pas évident. À l’aide du télescope, avec un grossissement à près de cent fois, l’étoile semble se déplacer vite. La jambe de ce télescope correspond à l’axe polaire et la barre à l’axe des déclinaisons.
Un contrepoids équilibre le poids de l’appareil d’observation. Notre amateur éclairé a équipé son télescope d’une batterie de 12 volts et d’un transformateur. Ce qui permet au moteur de fonctionner avec 220 volts nécessaires et de monter son matériel partout. Henri Hierholz a mis des étoiles dans les yeux avec ses explications patientes car pour le néophyte rien n’est simple. Malheureusement le ciel ne le voyait pas de cette façon et au lieu de s’ouvrir et de nous faire profiter de ses splendeurs il s’est complètement fermé nous privant de l’application pratique de ces instruments. Il ne nous restait plus qu’à aider Henri Hierholz à démonter son matériel, ce qui encore une fois nous a permis de constater son extrême organisation et la complexité du matériel.
(DNA 07/09/18)