Le 23 janvier, une délégation de la municipalité de Russ est allée rendre visite à Charlotte SPIELMANN née HASSEL, qui fêtait ce jour ses 90 ans.
La nonagénaire est née à Metz, le 23 janvier 1935. Son papa, militaire de carrière, y était alors en poste dans l’armée de l’air, tandis que sa maman s’occupait de l’élever, elle, et sa petite sœur de 22 mois sa cadette.
Quand Charlotte a trois ans, la petite famille suit le papa appelé en mission en Indochine. Ils y resteront deux années avant d’être rapatriés pour raisons sanitaires. La maman, atteinte de tuberculose, décèdera quelque temps après leur retour en France, à l’âge de 26 ans.
Charlotte et sa petite sœur grandiront à Russ, au foyer de sa marraine alors que le papa doit partir rejoindre sa brigade.
Après avoir fait sa scolarité sur les bancs de l’école de Russ, Charlotte ira à Strasbourg suivre une formation en comptabilité et sténodactylo. Un domaine dans lequel elle a excellé. Elle passera avec succès son CAP.
Elle travaillera pendant six mois en France avant de partir rejoindre son fiancé, René SPIELMANN, au Gabon où il étudiait les bois exotiques. René, était son voisin, dans la petite commune Stéphanoise. A peine descendue de l’avion, le temps de changer de tenue, et Charlotte et René se sont mariés. Au Gabon, Charlotte travaillera pendant vingt ans pour un avocat, un métier qui l’a passionné. Ils y fonderont aussi leur famille ; Charlotte a mis au monde des jumelles, mais un accouchement prématuré à sept mois de grossesse n’aura pas laissé la vie à l’une des deux petites filles. La famille restera une quarantaine d’années en Afrique centrale avant de revenir à Russ pour y construire leur maison.
Leur fille, Marie-Christine, donnera à Charlotte et René l’immense joie d’être grands-parents de Jean-Sébastien, que la mamie comblée à élever et qui se plait toujours à l’appeler « Doudou ».
René et Charlotte adoraient jardiner et regarder éclore les fleurs. Malheureusement, René décède en 2015.
Aujourd’hui Charlotte gère sa maison seule, s’occupe de ses repas et regarde la télévision pour passer ses journées. Mais elle regrette de ne plus pouvoir tricoter comme elle le faisait, ni lire les livres de guerre qui la passionnaient tant.
C’est avec plaisir qu’elle a reçu, dans sa maison décorée de souvenirs d’Afrique, la visite de quelques élus de la municipalité de Russ venus lui déposer un panier avec, entre autres, des chocolats dont elle raffole.